Forum de la coinche
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Sur les bancs
#1 15/09/2013 01:31:56
- carmen
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Né le : 07/07/1913
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Sur les bancs
Je vous propose une petite promenade dans les rues de nos villes, à travers les jardins publics, dans les parcs,
partout où on peut trouver un joli banc pour se poser,
un banc pour rêver,
un banc vide
ou un banc occupé...
et pour inaugurer cette collection j'ai choisi ce banc-ci
(Merci Shoune qui m'avait donné un gage!)
Sur le banc
Jasmine pleure dans les bras de son Tony,
Il la console et la serre fort contre lui.
Les noces ? Pour demain, ils l’avaient décidé !
Mais voilà, Mahmoudy, son frère a refusé !
« Jamais ce jeune blanc-bec tu n’épouseras !
C’est arrangé, avec Ibrahim tu iras ! »
Tony veut partir loin d’ici et l’emmener,
Mais elle ne veut pas : « Ils vont nous retrouver !
Ibrahim est tout puissant, il m’enfermera
Et toi mon Amour, je le sais, il te tuera ! »
Et Jasmine sanglote … quand passe une Fée.
D’un coup de baguette elle les a transformés.
En bronze, tous deux, sur ce banc, ils vont s’aimer,
Aujourd’hui et demain, … ils ont l’Éternité !
Carmen
Dernière modification par carmen (15/09/2013 01:37:56)



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#2 15/09/2013 02:07:58
- shoune
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Re: Sur les bancs
Le banc de Patrick Depecker
le poème qu'il a inspiré
Escale
Mes pas m'ont guidé vers un banc de métal
J'y ai vu, plein de pourpre et d'or
Des nuées d'oiseaux fous,
Des cerfs-volants multicolores
Tournoyant dans le vent. Mais j'y ai vu surtout
Des navires aux voiles tendues, bien loin des ports et des plages
Voguant, voyage inattendu, vers des contrées sauvages
Je me suis allongé sur ce banc
Je me suis endormi en songeant
Aux entrelacs des lianes folles
Aux vrilles des vignes d'acier
Comme les espoirs perdus d'un marin naufragé
Stéphane Basset



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#3 15/09/2013 10:06:02
- carmen
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Re: Sur les bancs
LA FILLE SUR LE BANC
Depuis des heures Lily attend sur le banc
Que veuille bien la rejoindre son bel amant.
Il lui avait promis : « On visitera Paris,
Les Champs-Elysées, Beaubourg, le Pont de Sully,
La Tour Eiffel, Montmartre, Saint Germain des Prés…
Dans les jolies boutiques je t’emmènerai.
Ce soir ta jolie robe tu enfileras
Et sur la Seine en amoureux, on glissera.
Mais Lily est toujours seule, il n’est pas venu.
Elle a ôté ses chaussures et reste pieds nus,
Sous son grand chapeau elle cache son chagrin.
Il ne lui reste plus qu’à reprendre le train,
Retourner à Dijon, retrouver ses amies,
Toutes celles qui avaient dit « Comme on t’envie ! »
Et qui riront d’elle quand elle arrivera,
Demain, triste et déçue, son grand sac sous son bras.
Elle pleure. Mais un bruit la fait sursauter !
Arthur est là ! Il ne l’avait pas oubliée !
Carmen
(Paris – Rue Bonaparte)



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#4 15/09/2013 17:05:20
- Anonyme
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Re: Sur les bancs
Le Banc de Pierre
Au fond du parc, dans une ombre indécise,
Il est un banc, solitaire et moussu,
Où l’on croit voir la Rêverie assise,
Triste et songeant à quelque amour déçu.
Le Souvenir dans les arbres murmure,
Se racontant les bonheurs expiés ;
Et, comme un pleur, de la grêle ramure
Une feuille tombe à vos pieds.
Ils venaient là, beau couple qui s’enlace,
Aux yeux jaloux tous deux se dérobant,
Et réveillaient, pour s’asseoir à sa place,
Le clair de lune endormi sur le banc.
Ce qu’ils disaient, la maîtresse l’oublie ;
Mais l’amoureux, cœur blessé, s’en souvient,
Et dans le bois, avec mélancolie,
Au rendez-vous, tout seul, revient.
Pour l’œil qui sait voir les larmes des choses,
Ce banc désert regrette le passé,
Les longs baisers et le bouquet de roses
Comme un signal à son angle placé.
Sur lui la branche à l’abandon retombe,
La mousse est jaune, et la fleur sans parfum ;
Sa pierre grise a l’aspect de la tombe
Qui recouvre l’Amour défunt !…
Théophile GAUTIER


#5 15/09/2013 17:12:14
- Anonyme
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Re: Sur les bancs
Je me permets de poster cette vdo espérant que cela ne dénature pas le thème.
Merci
Dernière modification par taciturne- (15/09/2013 17:13:36)


#6 15/09/2013 18:15:55
- shoune
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Re: Sur les bancs
Le banc du jardin
Dans un jardin d'arbres et de haies ;
Dans le coin le plus retiré des allées venues,
Existait un banc de pierre moussue
Aux pieds rongés par les herbes et les ronces.
Dans l'enclave verte des arbres,
Juste à coté du vieux bancs
Existait aussi un rocher plat
Où j'aimais à venir m'allonger.
Et je venais souvent me recueillir,
Parmi l'esprit odorant des arbres du parc,
Lorsque ma mère promenait mon jeune frère
Dans les allées blanches du beau jardin.
Un jour ou j'étais seul dans l'endroit,
Je vis tout à coup, assis sur le banc,
Un enfant que je n'avais pas vu venir.
Il était frais et beau, semblable à un ange.
Il ne bougeait ni ne me voyait. Ses yeux bleus
Etaient fixés sur le sentier conduisant à notre refuge.
Une silhouette s'avançait dans la lumière blanche du soleil
Elle déboucha dans l'ombre fraîche des branches
Et s'assit sur le banc où l'enfant n'était plus.
Des larmes coulaient de ses yeux d'adolescents,
Elles roulaient sur sa joue ronde
Jusqu'à sa moustache d'homme mûr
Qui venait de naître.
Les petites gouttes salées continuaient ensuite
Leurs routes jusqu'au bout du menton pointu
D'où elles tombaient sur une main bien faîte.
La paume ouverte recevait ce nectar des yeux
Cependant que celui-ci se raréfiait.
Une barbe de plus en plus longue
Ralentissait le flot des larmes
Que recueillait à présent une main
De vieillard aux veines saillantes et bleues.
D'épais sourcils et de profondes rides
Entouraient maintenant les yeux du vieux visage
Où brillait le même feu, aussi jeune et aussi pur,
Qui scintillait dans ceux de l'enfant.
Sans doute un même esprit les allumaient.
Bientôt ceux-ci s'éteignirent
Et il ne resta plus qu'un cadavre sur le banc.
Il se décomposa rapidement,
Et le vent dispersa la poussière
De ce qui fut l'enfant.
J'ai longtemps pleuré,
Seul, sur mon rocher ;
Jusqu'à ce que le froid de la pierre
Qui pressent le soir
M'ai glacé le sang
Au plus profond de mon être.
Alors je suis parti,
Me promettant de ne jamais oublier
Qu'un jour peut-être, moi aussi,
Je viendrais déposer mon existence,
Loin de tous, au creux de ce banc.
Joel VINEL
Dernière modification par shoune (15/09/2013 18:17:04)



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#7 15/09/2013 20:18:13
- carmen
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Re: Sur les bancs
À Lisbonne, sur sa chaise, le poète Fernando Pessoa regarde passer les gens ...
À quoi pense-t-il donc ?
Je ne pense à rien,
Et cette chose centrale, qui n’est rien,
M’est agréable comme l’air de la nuit,
Frais en contraste avec le jour caniculaire.
Je ne pense à rien, et que c’est bon !
Ne penser à rien,
C’est avoir une âme à soi et intégrale.
Ne penser à rien,
C’est vivre intimement
Le flux et le reflux de la vie…
Je ne pense à rien.
C’est comme si je m’étais appuyé
Dans une fausse posture.
Un mal aux reins, ou d’un côté des reins,
Mon âme a la bouche amère :
C’est que, tout bien compté,
Je ne pense à rien,
Mais vraiment à rien,
À rien…
6 juillet 1935 - Fernando Pessoa
Dernière modification par carmen (14/02/2014 19:03:21)



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#8 15/09/2013 20:35:18
- Anonyme
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Re: Sur les bancs
les bancs publics sont remplis de souvenirs
mais malgré les capsules de bière,je t'aimais
ou que tu sois,tu seras mon avenir
je t'ai aimé là, tu es ma destinée
rien ne peut l'empêcher,tu es dans ma mire
là je t'aime,c'est ma façon de t'aimer.
pas de photos, c improvisé aussi^
Dernière modification par boudu30 (15/09/2013 20:37:51)


#9 16/09/2013 10:28:35
- carmen
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Re: Sur les bancs
J’ai descendu dans mon jardin
« J’ai descendu dans mon jardin, »
Sous mon pin, très tôt ce matin.
Une longue lettre à la main :
Il me dit qu’il s’en va demain,
Là-bas … un pays lointain.
Il veut que je prenne le train,
« Dépêche-toi ! Avec moi, viens ! »
Je quitte tout ? Je le rejoins ?
Laisser mes parents, mes copains ?
« J’ai descendu dans mon jardin, »
Dans mon coin, très tôt ce matin.
Sur mon banc je noie mon chagrin,
Dans les odeurs du romarin,
De la lavande ou du jasmin,
Je pense à lui, aux jours anciens,
Je vais le perdre, c’est certain…
De mon Bonheur, c’est bien la fin.
Rester ? Partir ? Choix cornélien…
« J’ai descendu dans mon jardin, »
En larmes, très tôt ce matin.
Carmen



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#10 16/09/2013 21:28:39
- Anonyme
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Re: Sur les bancs
Photo
Emmanuel Dubost
Dans cette ville froide
A l’accueil austère
Elle erre comme une nomade
La jeune étrangère
Le regard hagard
Et le pas indécis
Elle s’éloigne de la gare
Sans un but précis
Epuisée par la vie
Cédant à l’abattement
Ne trouvant du répit
Que sur ce petit banc
Taciturne
Dernière modification par taciturne- (16/09/2013 21:30:35)


#11 17/09/2013 01:55:19
- shoune
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Re: Sur les bancs
Je vais de banc en banc
Je vais de banc en banc
J'écoute
Ils sont là, ils m'invitent
Ils m'enveloppent en douce
Banc soleil banc poète.
Je vais de banc en banc
J'écoute
Ils sont là, ils me touchent
Sourire doux, sourire bleu
Blanc métal, banc vague.
Je vais de banc en banc
J'écoute
Ils sont là, ils m'intriguent
Ils me disent en silence
Banc caillou, banc perché.
Je vais de banc en banc
J'écoute
Ils me portent, ils me donnent
Toute leur histoire
Banc conteur, banc public.
Marie Guimezanes



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#12 17/09/2013 09:54:32
- carmen
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Re: Sur les bancs
LES COMMÈRES DE DUBLIN
Elles reviennent du marché, sont fatiguées,
Se sont assises sur le banc pour papoter.
Elles ont posé près d’elles leurs cabas pleins
Et parlent de tout et de rien, du quotidien,
Des dernières manifestations, des Anglais,
« Dans ma rue, encore un mort et vingt blessés ! »
Les règlements de compte et les assassinats
Font toujours des victimes ici ou là-bas.
Pour un mot de trop ou pour un geste insolent,
Irlandais, Anglais, Catholiques ou Protestants,
Oublient la Paix pour ne penser qu’à leurs combats.
Et les mères pleurent car pour eux sonne le Glas.
Elles pensent à leurs amis, ceux qui ne sont plus,
Ceux qui dans ces conflits sanglants ont disparu.
Mais le temps passe trop vite, il leur faut rentrer,
Quitter ce joli banc et chez elles s’en aller…
Carmen



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#15 17/09/2013 19:36:21
- carmen
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Re: Sur les bancs
Ton banc me fait penser à La Table Ronde des Chevaliers d'Arthur ...
Et je me pose une question : comment choisit-on de s'y installer ? Dos à dos ? Ou Face à face ?
... Je sais ce que moi je choisirais dans ce cas ... même s'il s'avérait nécessaire dans ce cas de relever ma robe et de laisser apercevoir quelques bouts de dentelle de mon jupon



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#16 17/09/2013 19:41:45
- carmen
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Re: Sur les bancs
LE PAPÉ ET LA MAMÉ
Sur un banc, un soir d’automne, devant l’église,
Le Papé et la Mamé, doucement devisent.
Ils viennent saluer leurs amis qui près d’eux
Dans le vieux cimetière, restent silencieux.
Dans sa poche, Papé garde une photo.
Journée inondée de soleil, il fait très chaud.
La plage. Elle a vingt ans. Elle rit aux éclats.
Ils s’aiment. Ils sont heureux. Il la tient dans ses bras.
La drôle de guerre les avait séparés,
Mais il en est revenu, elle l’attendait.
Ils se sont mariés, ont fait de beaux enfants,
La vie les a gâtés. Ils sont seuls maintenant.
Les petits ont grandi et loin d’eux sont partis,
En Angleterre, au Canada, en Australie.
Demain, pour leurs Noces d’Or, les trois seront là !
La joie règnera dans la petite villa…
Carmen



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#17 17/09/2013 19:46:50
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Re: Sur les bancs
L'archevêque du Chateau d'Helbrunn (en Autriche) était doté d'un solide sens de l'humour.
Les convives prenaient place autour de la table sauf lui qui était en bout et actionnait un mécanisme qui arrosait le siège ses invités.
Ce sont de petits bancs pas vraiment banc, mais ton commentaire Carmen m'a inspiré et je serais fort désolée de savoir... tes dentelles arrosées.
Dernière modification par lucy-fer (17/09/2013 19:52:54)


#18 17/09/2013 19:50:41
- carmen
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Re: Sur les bancs
Quel coquin, dis donc, cet Archevêque !
Et je suppose qu'il aidait les belles Dames mouillées à enlever leurs belles robes pour les faire sécher ?



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#20 17/09/2013 20:06:47
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Re: Sur les bancs
L'histoire ne conte pas si c'était des convives hommes ou femmes, Carmen.
Mais je fais confiance à ton imagination pour nous abreuver d'une suite


#21 17/09/2013 20:21:55
- shoune
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Re: Sur les bancs
Il était là, sur ce banc,
Respirant doucement,
Maintien droit malgré son grand âge
Surveillant que je sois sage
La même casquette
La même silhouette
La même posture
La même droiture
Infiniment immobile
Il est ailleurs
Infiniment vivant
Toujours dans mon coeur.
Domi



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#22 17/09/2013 20:26:51
- carmen
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Re: Sur les bancs
Mmmmmmm 3minutes 35 de bonheur avec cette chanson de notre grande Juliette ... merci, Lucy, j'ai adoré...mais tu veux vraiment la suite ?
Je craindrais de me faire censurer... ou peut-être même bannir si je suivais ton conseil !
Et pourtant, ce ne sont pas les mots qui me manquent ..., ils sont là, tout prêts et tout prés!



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#23 17/09/2013 20:54:23
- Anonyme
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Re: Sur les bancs
sur son banc le papy a fini sa vie
sa fille a su prendre la suite et son domaine
2075 et idir avec faouzi
grâce à la pluie a donné espoir à Julie.
C'était hier "les temps qui changent" comme une fiction
pourvu que ce banc ne soit pas une abstraction.
Cette inspiration n'est pas venue du film, c'est une doc-fiction vue hier sur une chaîne tv..
Dernière modification par pantaiaire (17/09/2013 21:19:02)


#24 17/09/2013 21:17:35
- sad-song
- Vip
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Re: Sur les bancs
Ce qui est sur, c'est que ce type de bancs s'avèrerait bien plus efficace et rapide que les pompiers pour éteindre certains incendies.....



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You're going to reap just what you sow