La liseuse de marc de café

Elle s'assit, ses yeux pleins de crainte... En contemplant ma tasse retournée
Elle dit : “mon fils, ne sois pas affligé... Car l'amour est le sort qui t'est destiné.

Mon fils,
Il est mort en martyr,
celui qui se sacrifia pour l'être aimé.

J'ai livré bien des prédictions, des vaticinations, mais jamais je n'ai lu
Une tasse qui ressemble à la tienne

J'ai livré bien des prédictions, des vaticinations, mais jamais je n'ai connu
De tourments semblables aux tiens

Tu es voué à voguer à jamais sans voiles sur la mer d'amour
Et ta vie toute entière sera un livre empli de larmes
Ton destin est d'un captif entre eau et feu.

Aussi, en dépit de toutes ses brûlures, en dépit de tous ses maux,
En dépit du chagrin qui nous habite jour et nuit,

En dépit du vent, des pluies et des cyclones,

L'amour, mon fils, demeurera le meilleur des sorts.

Surgira une femme, mon garçon
Que le coeur aimera
Qui est la vie.

Il y a, mon fils, une femme dans ta vie,
Ses yeux... louanges à l'Adoré !
Le dessin de sa bouche est d'une grappe
Son rire, une mélodie, des roses
Ses cheveux errants, insensés
Voyagent dans le monde entier


Mais ton ciel est pluvieux et ton chemin barré,
L'aimée de ton cœur, mon fils, dort en un palais gardé,

Celui qui vient frôler l'enclos de son jardin
Celui qui pénètre sa chambre ou demande sa main
Celui qui s'essaie à défaire ses nattes
Est perdu à jamais

Tu la chercheras, mon fils, en tout lieu ; tu questionneras les vagues à son sujet
Ainsi que les turquoises des rivages

Tu erreras de mer en mer... Tu verseras des fleuves de larmes..
Ton chagrin grandira à faire croître des arbres

Un jour enfin, tu reviendras défait, l'âme rompue,
Et tu sauras, le temps une fois passé,
Que tu courais après un fil fait de fumée,

Car l'élue de ton cœur n'a ni terre, ni patrie ni adresse,
Cruauté, mon fils, que d'aimer une femme qui n'a pas d'adresse.”

Dernière modification par orlair (15/01/2019 12:04:00)